Rédigé par le Hydrogen Council en collaboration avec McKinsey & Company, le rapport s'appuie sur une combinaison d'informations publiques et de données exclusives des membres du Hydrogen Council et représente un effort de collaboration pour partager une perspective objective, holistique et quantitative sur l'état de l'écosystème mondial de l'hydrogène.
Dans cette dernière édition, nous faisons le point sur les progrès de l'industrie au cours des quatre dernières années (2020-2024) et examinons les tendances les plus récentes du secteur et les développements majeurs survenus depuis notre dernière publication en décembre 2023.
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Résumé
Joindre la parole aux actes : augmentation de sept fois des investissements dans les projets d'hydrogène atteignant le FID à l'échelle mondiale au cours des quatre dernières années
L'industrie mondiale de l'hydrogène est naissante et fait face à des défis à mesure qu'elle se développe. Cependant, en examinant le développement de l'industrie mondiale de l'hydrogène depuis la première publication de Aperçu de l'hydrogène en 2021, les progrès réalisés grâce aux efforts des décideurs de l’industrie et des gouvernements sont indéniables.
Les projets d’hydrogène propre qui ont atteint la décision finale d’investissement (FID) ont connu une augmentation spectaculaire, passant de 102 projets engagés en 2020, représentant environ 10 milliards USD d’investissement engagé, à 434 en 2024, représentant environ 75 milliards USD.
Les facteurs clés qui conduisent à la réussite des projets vers le FID comprennent des incitations claires et efficaces (par exemple, le crédit d'impôt 45Q aux États-Unis), une visibilité du côté de la demande qui stimule l'achat (par exemple, les instruments de contrat pour différence qui stimulent la demande d'hydrogène pour la production d'électricité au Japon) et une politique industrielle forte qui réduit les coûts grâce au déploiement à grande échelle (par exemple, en Chine).
Maturité croissante des projets : progression vers le FEED couplée à l'attrition naturelle
Si le pipeline mondial de projets a été multiplié par sept depuis 2020, passant de 228 projets en 2021 à 1 572 projets en 2024 sur l’ensemble de la chaîne de valeur, il a également gagné en maturité. Au fil des ans, une part plus importante des projets est passée du stade d’annonce à celui d’étapes plus avancées. Entre 2020 et 2024, les investissements réalisés dans les projets en phase de conception technique initiale (FEED) ont été multipliés par 20.
L’attrition naturelle favorise la maturation de l’industrie en éliminant progressivement les projets les moins viables et en donnant la priorité à ceux qui présentent le plus grand potentiel. Des tendances similaires ont été observées au cours des premières années des industries éolienne et solaire avant d’atteindre la maturité, avec des taux de réussite typiques des entonnoirs de projets d’environ 10% à 20% du développement initial à la mise en service, et restent courantes dans d’autres technologies climatiques à croissance rapide, telles que l’industrie des batteries.
Naviguer dans les turbulences : l'incertitude réglementaire et les vents contraires macroéconomiques alimentent les retards
Aux côtés d’autres industries d’énergie propre, l’hydrogène est confronté à une série de vents contraires macroéconomiques, allant de l’augmentation de l’inflation et des taux d’intérêt aux turbulences sur les marchés mondiaux de l’énergie suite aux crises géopolitiques, aux contraintes de la chaîne d’approvisionnement et aux prix de l’électricité renouvelable plus élevés que prévu.
L’un des principaux défis sectoriels spécifiques à l’industrie de l’hydrogène est l’incertitude associée à un certain nombre de cadres réglementaires (par exemple, la mise en œuvre en suspens de RED III au niveau des États membres, le règlement de l’IRA 45V), qui entrave la viabilité des projets. Associée à l’augmentation des coûts de l’énergie renouvelable et des électrolyseurs, cette situation a entraîné des retards et des annulations de projets, en particulier de projets d’hydrogène renouvelable. Compte tenu de ces retards et de l’attrition prévue des projets, 12 à 18 Mt par an sur les 48 Mt par an annoncées pour l’approvisionnement en hydrogène pourraient être déployées d’ici 2030. Dans le même temps, au cours de l’année écoulée, des régions comme l’Amérique du Nord sont devenues le foyer de plus de 901 TP3T de capacité mondiale d’hydrogène à faible émission de carbone qui a franchi le cap du FID en grande partie grâce à de solides incitations politiques (par exemple, le crédit d’impôt de 45 % pour les projets CCS dans le cadre de l’IRA).
Au-delà de la percée : la réalisation des objectifs climatiques nécessite une augmentation significative des investissements
Bien que l’industrie ait connu une multiplication extraordinaire par sept de la capacité d’hydrogène à atteindre le FID à l’échelle mondiale au cours des quatre dernières années, le rythme et l’ampleur du déploiement n’ont pas été suffisants pour rester sur la bonne voie pour respecter les engagements climatiques. Pour accélérer la décarbonisation du système énergétique mondial, il est nécessaire de multiplier par huit les investissements dans l’hydrogène d’ici 2030, par rapport aux 75 milliards de dollars d’investissement actuels après le FID.
Pour relever ce défi, les décideurs du gouvernement et de l’industrie doivent unir leurs efforts. Les mesures incitatives gouvernementales et les cadres législatifs favorables jouent un rôle essentiel dans la mobilisation des capitaux privés et l’avancement des projets matures au cours de cette décennie. Au cours des deux prochaines années, il sera essentiel de garantir une plus grande clarté et une plus grande certitude réglementaire ainsi qu’un soutien aux moteurs de la demande pour s’attaquer aux retards observés aujourd’hui dans les projets, parallèlement au développement des infrastructures intermédiaires propices.
Ensemble, les gouvernements et l’industrie ont une occasion unique de s’appuyer sur les progrès indéniables réalisés au cours des quatre dernières années dans le secteur de l’hydrogène, en dégageant des gains environnementaux et socio-économiques pour les économies mondiales ainsi que des avantages en termes de rentabilité pour les systèmes énergétiques.